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En tant que syndicat franco-ontarien, l'AEFO croit qu'elle a la responsabilité d'assurer sa présence et d'affirmer sa solidarité auprès de la francophonie internationale. C'est pour cette raison que l'AEFO participe à des projets internationaux avec d'autres syndicats.

Projets en partenariat avec la FCE

L'AEFO appuie les programmes internationaux de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE).

Le Projet outre-mer

L’AEFO participe au projet outre-mer de la FCE qui, depuis 1962, offre de l’appui à des organisations de la profession enseignante dans plus de 50 pays d’Afrique, d’Asie, du Pacifique et des Antilles.

Le Projet outre-mer (PO) s’inscrit dans l’axe de l’Action enseignante pour l’apprentissage qui cible trois grands secteurs d’activités soient :

  • Le perfectionnement professionnel du personnel enseignant.
  • L’appui aux organisations de l’enseignement pour le renforcement de leur capacité.
  • Le soutien aux initiatives pour l’égalité entre les sexes.

Principalement, les enseignantes et les enseignants qui participent au PO offrent bénévolement, pour une période de trois à quatre semaines en juillet et août, des ateliers de perfectionnement professionnel en collaboration avec des collègues du pays hôte. Les programmes offerts portent notamment sur l’éducation de l’enfance en difficulté, l’alphabétisation, l’éducation pour la paix et l’égalité des sexes, ainsi que sur les matières de base, soit le français, les mathématiques, les sciences et les études sociales, dans une perspective méthodologique centrée sur l’enfant. Les frais de déplacement, d’hébergement et de repas sont pris en charge par la FCE grâce au soutien des organisations membres. L’AEFO finance la participation de deux membres annuellement. 

 

Témoignage de trois membres de l'AEFO qui ont participé au Projet outre-mer 2019

Le Projet outre-mer avait été mis en suspens depuis 2020 en raison de la pandémie.

Christine D’Lima de l’Unité 59 — Burkina Faso
Conseillère en éducation spécialisée

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AEFO : Pourquoi avez-vous soumis votre candidature pour le Projet outre-mer?
J’avais envie d’aller voir comment les choses se passaient ailleurs, en enseignement. Je voulais offrir ce que je connaissais, mon expérience.

AEFO : Comment le Projet s’est-il déroulé?
Je faisais partie d’une équipe, tout le monde avait son bagage de connaissances. On a donné une semaine d’ateliers pour les enseignantes et enseignants de l’élémentaire, et une autre semaine pour les enseignantes et enseignants du secondaire.

AEFO : Comment se déroulaient les ateliers?
On travaillait en tandem avec une enseignante ou un enseignant du Burkina Faso. On n’était pas là pour leur dire quoi faire, on était là pour présenter des idées. C'est eux qui avaient les solutions, l’expérience, l’expertise des conditions d’enseignement. J’ai été surprise de voir que beaucoup de documents, dont le personnel enseignant se servait, venaient de l’Ontario.

De l’Ontario?
Oui. Des équipes canadiennes de la FCE se rendent dans des pays d’Afrique, d’Asie, du Pacifique et des Antilles depuis 1962 pour partager leurs ressources et leurs connaissances. Le Projet outre-mer a des impacts à long terme.

AEFO : Avez-vous eu l’occasion de parler de syndicalisme?
Oui. Les syndicats des paliers élémentaire* et secondaire** étaient sur place. Et comme nous étions là grâce à l’AEFO et à la FCE, on a renchéri, parce qu’on comprend l’importance d’un syndicat. Au Burkina Faso, les enseignantes et enseignants sont parfois isolés ou travaillent dans de petites écoles. Faire partie d’un syndicat, ça leur donne un appui pour la défense de leurs droits. Mais aussi, ça leur donne un accès à de l’information qu’ils n’auraient pas autrement. J’ai réalisé qu’on n’a pas les mêmes conditions de travail, mais qu’on se rejoint sur la lourdeur de la tâche, sur les défis.

AEFO : Qu’est-ce qui ressort le plus de votre expérience?
C’est difficile à dire, il y a tellement de choses… Mais ça faisait longtemps que je voulais comprendre ce que vivent les nouvelles arrivantes et nouveaux arrivants. En Ontario, on accueille des gens de partout. Je vois maintenant qu’on ne peut vraiment pas demander à quelqu’un de s’adapter immédiatement à un pays, une culture. Que ce soit une ou un collègue de travail, des parents, des élèves… Il faut leur donner le temps.
* Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEA-B)
** Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS)

 

Nicole Boissonneault de l’Unité 59 — Togo
Enseignante de 5e année

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AEFO : Vous avez participé au Projet outre-mer il y a deux ans. Cette année, vous étiez chef d’équipe.
Oui. Avant de partir, j’ai pu dire aux enseignantes de mon équipe de réfléchir aux pratiques qu’elles utilisent pour aider les élèves à s’améliorer. Ou plutôt, de penser autrement à ces pratiques. En Ontario, on a accès à du matériel comme le tableau blanc et la photocopieuse, des ressources, de la formation… Les enseignantes et enseignants que nous allions rencontrer n’ont pas accès aux mêmes choses que nous. C’est pourquoi il fallait miser surtout sur les stratégies d’enseignement.

AEFO : Pouvez-vous nous parler du déroulement des ateliers?
On a partagé des stratégies en mathématiques, littératie, sciences et même de gestion de classe, de gestion de comportement. Puisque nous reconnaissons que les réalités des deux pays ne sont pas les mêmes, on leur disait : prenez ce qui peut fonctionner pour vous, pour vos élèves. C’est la même chose pour les enseignantes et enseignants d’ici. Quand on suit une formation, on en prend et on en laisse, selon les besoins. Certaines enseignantes et certains enseignants n’avaient jamais suivi de formation. Ils étaient à l’écoute, engagés, ouverts aux nouvelles stratégies.

AEFO : De quelle façon l’expérience a-t-elle été différente pour vous cette année?
La première fois, c’était difficile d’imaginer l’expérience à l’avance. Cette fois, j’étais vraiment contente de retourner donner des ateliers. J’adore enseigner, travailler avec les élèves. Mais je crois que c’est important de pouvoir partager des stratégies avec des collègues. Participer au Projet outre-mer, ce n’est pas enseigner, c’est donner des ateliers durant lesquels on peut partager des pratiques et des stratégies avec des collègues qui font le même métier que nous.

AEFO : En se portant volontaire pour le Projet outre-mer, il faut s’engager à planifier le voyage avec les autres dès le mois de janvier, à suivre une formation avant le départ, et à passer deux semaines d’été dans un pays en voie de développement.
Je n’ai jamais eu l’impression de travailler. Pour moi, ce qui est important, c’est le contact humain. Et je voulais bien faire. Dès le premier jour au Togo, j’ai eu un sentiment de fierté et d’accomplissement.

 

Hugo Prud’homme de l’Unité 66 — Ghana
Enseignant de mathématiques

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AEFO : Ce n’est pas la première fois que vous vous portez volontaire pour le Projet outre-mer. Pourquoi vouliez-vous renouveler l’expérience?
Parce que c’est une expérience où tout le monde y gagne, autant les volontaires du Canada que les enseignantes et enseignants du pays hôte. La dernière fois, j’ai beaucoup appris sur le plan professionnel et personnel. J’étais vraiment motivé à refaire l’expérience. J’étais très content d’apprendre que ma candidature avait été retenue pour 2019. Cette fois, j’étais chef d’équipe, un rôle que j’ai trouvé super stimulant.

AEFO : Vous enseignez les mathématiques au secondaire. Qu’avez-vous partagé avec les enseignantes et enseignants du Ghana?
Il s’agissait plutôt de penser ensemble à des stratégies d’enseignement. Par exemple, sans manuels scolaires ou cahiers, dans des classes de 90 à 120 élèves, comment enseigner les mathématiques? C’est un réel défi, mais c’est possible, on peut par exemple construire ou bricoler du matériel de classe en utilisant des objets quotidiens. J’avais aussi le volet des technologies. Là aussi, sans ressources adéquates, c’est un défi. Mais je me suis rendu compte que tout le monde avait un téléphone cellulaire. Même si le wifi est intermittent, il est possible de télécharger en peu de temps des exercices ou des plans de leçons.

AEFO : D’après ce que vous avez pu observer, diriez-vous que le syndicalisme est important pour les enseignantes et enseignants que vous avez côtoyés?
Absolument. Les ateliers étaient organisés par les syndicats d’enseignement. La plupart des enseignantes et enseignants portaient le chandail de leur syndicat. On sentait qu’ils avaient un sentiment très fort d’appartenance et de fierté.

AEFO : Y a-t-il beaucoup de différence entre le personnel enseignant de l’Ontario et celui du Ghana?
Il y a surtout beaucoup de ressemblances. Comme nous, les enseignantes et enseignants du Ghana sont des « tripeux », des gens passionnés par l’éducation, les stratégies pédagogiques, et qui veulent améliorer l’apprentissage des élèves.

 

Témoignages d'anciennes participantes et d'anciens participants